Le sol de la chapelle est réalisé grâce à la technique du pisé. Elle consiste à couper en biseau de petites pierres placées ensuite les unes à côté des autres dans de la terre battue, du sable ou encore de l’argile. Dans la nef sont ainsi dessinées des rosaces, une croix, le monogramme du Christ (IHS = Iesus Hominum Salvator, Jesus Sauveur des Hommes) et dans le chœur, des fleurs de lys et bien sûr les armoiries des Hautefort. Regardez l’effet de marqueterie avec le sol en pisé affleurant, aligné avec les pierres de taille.
En pénétrant dans la chapelle, vous faites face à une ouverture monumentale aujourd’hui ornée d’un vitrail rouge. Il s’agit de l’ancienne entrée principale du château. Elle a été condamnée au XIXe siècle avec le remplacement de l’esplanade, qui descendait jusqu’au village, par les jardins à la française que vous admirez aujourd’hui. Le grand vitrail au rouge éclatant est le fruit d’une collaboration avec l’artiste contemporain François Rouan. A l’appel d’Helene David-Weill, alors présidente de la Fondation François Rouan réalisa plusieurs œuvres exclusives pour Hautefort, dont les deux tableaux de l’escalier d’honneur et ce vitrail. Sa couleur évoque le rouge royal du XVIIe siècle. Réalisé en verre sable par le maitre verrier Fabrice Courageux, cette œuvre d’art qui associe art contemporaine et savoir-faire ancestral nous montre qu’Hautefort est toujours un lieu de création.
Une fois dans la rotonde de la chapelle, vous pouvez observer une magnifique coupole à caissons. Il s’agit d’une technique utilisée dans l’architecture antique et réemployée à la période classique. Elle consiste à créer un trompe-l’œil à l’aide de caissons disposés en damier pour accentuer l’impression de profondeur de la coupole. En son centre, le triangle rayonnant est un antique symbole chrétien qui rappelle la Trinité, avec au centre l’œil de Dieu, symbole de la providence. Ce symbole de l’œil, très ancien, se retrouve dans l’Égypt ancienne, la mythologie grecque et comme symbole du siècle des lumières, mais aussi sur le billet de 1 dollar… La connaissance appartient à tous !
En faisant le tour du chœur, vous remarquerez un renfoncement sur la gauche. Ce n’est pas un confessionnal, mais bien une véritable cachette d’où le propriétaire du château pouvait suivre l’office tout en profitant de la vue sur les jardins à la française… s’il venait à s’ennuyer !