Emprunté du latin “camera” qui signifie “pièce”, la chambre au XVIIe siècle est une pièce de représentation et de réception. Elle ne revêt pas la dimension intimiste qu’on lui connaît aujourd’hui. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’apparaît le terme de “chambre à coucher” qui lui donne comme fonction essentielle de dormir.
Les boiseries de cette pièce encadrent de véritables cuirs de Cordoue du XVIIe siècle. Il s’agit de cuirs gaufrés et dorés qui font apparaître, dans d’élégantes arabèsques, des teintes allant du vert amande au noir. La technique propre à la confection des cuirs de Cordoue est apparue en Espagne au IXe siècle dans la ville du même nom avant de se diffuser sur le reste du continent. Les cuirs de Cordoue paraissent ainsi dans les plus belles demeures européennes jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Particulièrement ouvragés, ceux de la chambre du marquis ont souffert de l’incendie de 1968. Ils ont été restaurés en 2025.
Au XVIIe siècle, le lit est une pièce maîtresse dans l’aménagement de la chambre. C’est au choix des étoffes qui habilleront la structure en bois qu’une attention toute particulière est portée. Leur finesse est à l’image de l’importance du maître des lieux. Il s’agit ici d’un tissu de damas qui compose à la fois le couvre-lit à frange moulinée, les lambrequins et parements qui habillent le haut et le bas du lit ainsi que les courtines, ces rideaux caractéristiques d’un lit à baldaquin. Les courtines étaient d’ailleurs fermées la nuit pour conserver la chaleur et entrouvertes en journée pour préserver l’intimité du maître des lieux lorsqu’il recevait dans sa chambre.